21.2.10

Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter

Un livre bouleversant, qui se lit avidement, mais qu'on laisse néanmoins traîner un peu pour faire durer le plaisir et s'en imprégner pleinement. Je l'ai lu lors de mon séjour au Liban, et la ville de Beyrouth m'est soudain apparue différente, j'ai réellement pris conscience de la présence de la guerre chez toutes les personnes qui m'entouraient, notamment chez les trentenaires que je côtoyais dans les bars et cafés de la capitale… j'ai également compris cet abandon de tout ce qui avait été détruit, ces beaux jardins laissés à l'état de terrains vagues, ces rideaux de fer mal fermés mais en l'état depuis plus de vingt ans… cet appétit de vivre chez les gens… et bien d'autres choses encore. Le Jour où Nina Simone a cessé de chanter est un livre sur la vie, la vie avant et la vie pendant la guerre, la vie inracontable, la fureur de vivre… aboutissant à une vie brisée à jamais. Un livre sur la liberté surtout, règle inculquée par le père de la narratrice, qu'elle suivra avec obsession pendant toutes ses années, et restera sa seule lueur d'échappatoire. On perçoit cette lente ascension vers le mal et la folie, la peur et la survie. Darina al-Joundi, actrice libanaise révoltée, envoûtée, est ma révélation littéraire de cette nouvelle année 2010. Son histoire a vu le jour grâce à sa rencontre avec l'auteur de théâtre contemporain Mohamed Kacimi, lequel a mis en forme ses brouillons pour l'adapter au théâtre - sa pièce a été encensée par le public et la critique au Festival d'Avignon en 2007, puis en faire un livre. Jérôme Garcin en a fait une critique qui donne le ton de cette histoire tragique et fascinante.

2 commentaires:

L'oeuf qui chante a dit…

Merci pour tes commentaires ! Ce livre a l'air très beau, ta façon d'en parler me donne très envie. Hop, je l'ajoute à ma liste !

Corinne a dit…

Sûr, ça fait envie... alors c'est noté itou. Merci !