Vitrines cinéphiles

Lynch expose dans les vitrines des grands magasin. C'est Noël mais en mieux. Ces installations sont de petites merveilles qui rappellent l'univers cinématographique des films du grand maître. Étrangeté, esthétisme, mise en scène réglée, musique langoureuse ou tonique, ambiance nocturne et profonde… Cette dizaine de vitrine nous emmène bien loin du Boulevard Haussman, de la foule et du bruit.

Lynch by himself

Une belle exposition de lithographies de David Lynch, "I see Myself", un univers poignant et sombre, personnel et torturé. Des courts-métrages du début des années 70s sont visibles, que je n'ai pu pour ma part regarder, car trop dérangeants pour mon âme sensible. Un sacré retour en arrière personnel aussi, d'avoir traversé ces Galeries Lafayette, longtemps côtoyées dans ma petite enfance au bras de ma mère, évitées depuis. Je comprends aujourd'hui pourquoi.

Mary and Max

Lundi avant-première du film d'animation "Mary & Max" de l'australien Adam Elliot. Un film bien fait, une histoire qui se tient, un humour pince-sans-rire, une qualité visuelle grâce aux nuances de bruns de ce film avec des touches de rouge, comme pour égayer un peu l'ambiance. Malheureusement le film ne nous emporte pas assez, tous les ingrédients sont là mais il manque un petit quelque chose. On sort avec une sensation de morosité quelque peu désagréable. Ce qui ne l'a pas empêché de recevoir le "Cristal" du long métrage au Festival International du Film d'Animation d'Annecy 2009. Et la critique est unanime pour le saluer comme le bijou du cinéma d'animation actuel. A découvrir donc pour se faire son avis.

Fish Tank

C'est ma révélation de la rentrée, malgré tous les bons films que j'ai pu voir (Un Prophète d'Audiard, Non Ma Fille Tu 'iras Pas Danser de Christophe Honoré…). Un film d'une fraîcheur et d'une pureté incroyables, très sensible et personnel, un film dur et doux, un film humain. Et une actrice merveilleuse, Katie Jarvis, joliment entourée de comédiens aussi talentueux les uns que les autres, comme Michael Fassbender que l'on aperçoit aussi dans Inglourious Basterds de Tarentino - peut-être une des maigres raisons d'aller voir ce dernier film d'ailleurs. Une agréable surprise que ce deuxième long-métrage d'Andrea Arnold, qui a très justement reçu le Prix du Jury à Cannes cette année. La bande-son du film vaut aussi le détour.

Les Trois Baudets

L'occasion de redécouvrir le lieu mythique de la chanson française à Pigalle, Les Trois Baudets, avec le concert de Ludopin jeudi 24 à 20h45, dont j'ai déjà parlé ici et là.

Interlude V

Le Lac aux Vélies

L'exposition à l'espace EOF, galerie nomade Art's Factory, met en scène un album orchestral et baroque de l'artiste Nosfell. Ce dernier utilise son propre langage, le Klokobetz, pour chanter ses légendes. Une voix aux multiples sonorités lui permet d'enrichir et de donner vie à ses histoires, évoquant parfois Portishead, Stina Nordenstam ou encore Jeff Buckley. Le violoncelle - joué par Pierre Le Bourgeois - accentue la dramaturgie des morceaux, et nous transporte au-delà du réel.

Cette exposition a également donné naissance à un livre magnifique, écrit et dessiné par Ludovic Debeurme, chaque planche représentant un tableau du conte musical. Aux Éditions Futuropolis.