27.11.09

L'autre LIVRE


Le 7e Salon International des Éditeurs indépendants, l'Autre Livre, s'est tenu le week-end dernier à l'Espace des Blanc-Manteaux dans le 4e. Un moyen de [re]-découvrir de beaux éditeurs, en feuilletant des recueils de poésie chez Isabelle Sauvage, des livres-objets chez Clémence Hiver, un original agenda engagé chez La Ville Brûle, de beaux carnets chez L. Mauguin, d'originaux livres de cuisine chez Menu Fretin (avec notamment Osez ! l'Antimanuel de cuisine de Juliette et Jean-Marie Baudic, et la collection Menu Festin avec un repas en 5 plats), de belles couvertures chez L'Œil d'or avec les gravures de Sarah d'Haeyer, le superbe livre en tissu Promenons-nous dans les bois - ou sérigraphié - de Céline Azorin chez Zinc Éditions… je citerai encore Ypilon Editeur, les Éditions 1973 et leurs romans-cuisine, Burozoïque éditions, …



Palme méritée


Le Ruban Blanc de Michael Haneke est un film d'une beauté et d'une profondeur peu banales. J'ai eu la chance de le voir en avant-première et donc d'assister à sa présentation par la productrice des Films du Losange - qui a eu beaucoup de mal à contenir son émotion en nous faisant partager la longue aventure qu'a été la réalisation de ce film, de la réception du synopsis à la post-production et son succès à Cannes, étant donné qu'il a reçu cette année la palme d'Or. Un film en total contraste avec ses précédents, où l'on retrouve tout de même une certaine cruauté, mais ici elle est suggérée et devient le fil conducteur du film. Le talent des enfants qui jouent dans le film est pour beaucoup dans la qualité du Ruban.

Winter Show, prélude à Noël



Mardi soir, à l'initiative de Art's Factory, galerie d'art nomade qu'on ne présente plus, l'exposition Winter Show ouvrait ses portes à la Galerie Beaurepaire. Un bel endroit pour faire de petits - ou plus gros - cadeaux de Noël, avec des livres, des objets et des œuvres originales d'artistes comme Blex Bolex, Matthias Lehmann, Véronique Dorey, Anna Karlson, ou encore Camille Lavaud. Un plaisir tout particulier de voir réunis ensemble ici l'artiste japonais Postics, que je suis depuis ses débuts, et nos deux anciens professeurs d'illustration : Rocco ici ou , avec ses belles compositions comme celle du flipper ; et Killofer, lequel étonnera par ses sérigraphies pour le moins colorées et fraîchement modernes, bien différentes de son travail habituel, souvent noir & blanc et très figuratif. Deux de ses œuvres étaient présentées lors du vernissage, une série est en cours de création et d'accrochage d'ici la fin de l'expo. Jusqu'au 12 décembre à la Galerie Beaurepaire, au 28 de la rue du même nom dans le 10e.











23.11.09

Merci


Un lundi de grève à Beaubourg, de loose dans le Marais - jour de fermeture de toutes les galeries, à suivre à vélo une moto sous la pluie et dans le vent, jusqu'à arriver devant cette fameuse boutique dont on parle tant depuis sa récente ouverture, Merci, située au 111 bd de Beaumarchais dans le 3e. Un concept-store qui se veut classique mais accessible, où les fondateurs sont bénévoles, les créateurs ne se font pas de marge, les bénéfices sont reversés aux plus pauvres - à Madagascar par exemple…, où les fournisseurs font des dotations… et où le moindre objet est à plus de 40 euros ! Ok pour l'accessible, mais cela ne profitera qu'aux plus aisés car personnellement je ne peux pas mettre dix euros dans un verre jetable, ni même 45 dans un bol, même si c'est pour la bonne cause. Tout le monde ne peut donc pas participer à cette folle aventure de solidarité. On y passe pour le plaisir des yeux mais pas pour le bonheur du porte-monnaie. Une boutique néammoins très belle, dans un endroit magnifique et avec des produits, vêtements, tissus top qualité.






20.11.09

Dans l'esprit de…



Les Ballets russes créés en 1909 par Serge de Diaghilev fêtent leur cent ans. À cette occasion, quatre chorégraphes choisis par Alistair Spadling, directeur du Sadler's Wells de Londres, ont revisité le genre à leur manière, "Dans l'esprit de Diaghilev". Ils étaient présents le temps de trois représentations au Théâtre National de Chaillot.




Le premier spectacle, Dyad 1909, de Wayne McGregor, nous propulse immédiatement dans un au-delà rêveur, spectateur d'un show lumineux. On se retrouve happé par la légèreté des mouvements, la fluidité du spectacle, la beauté des danseurs : notamment le couple que forment la danseuse polonaise Anna Nowak, mi-ange mi-poupée, et le bel italien Paolo Mangiola, incroyable de par sa perfection. Une performance pour dix danseurs superbes, portant pour certains des masques de perles noires de Kabuki, apportant une touche baroque à l'ensemble, sur une musique d'Ólafur Arnalds.








Le second, AfterLight, du chorégraphe Russell Maliphant, est un hymne au danseur, à Satie, à l'ivresse : sur les superbes Gnossiennes - 1 à 4 - interprétées par le pianiste Daniel Gledhill, le danseur Daniel Proietto nous emporte dans une ronde captivante, envoûtante, incessante sur 15 minutes, une performance exceptionnelle pour ce jeune talent. Une lente montée de désespoir nous prend au ventre, nous plonge dans un climat personnel, et nous amène au-delà de l'intime.








Faun, de Sidi Larbi Cherkaoui, se pose dans un décor de forêt qui change de teinte selon les saisons : chaude avec des arbres chatoyants, froideur de la scène avec une forêt glaciale, … un premier danseur est en scène, tel un jeune loup à la tête d'ange - James O’Hara. Puis vient le printemps et l'on assiste aux préludes amoureux de la saison des amours, avec l'entrée sur scène de Daisy Phillips, saisissante, voluptueuse. Une véritable danse de séduction se met en place. Le fond musical, Prélude à l'après-midi d'un faune de Claude Debussy, nous rappelle les contes fantastiques à la Pierre & le Loup, ou encore l'ambiance du Lac des Cygnes de Noureev. Elle s'accompagne de l'intervention du musicien Nitin Sawhney.






Pour clore la série, l'étonnant Eternal Damnation to Sancho and Sanchez, de Javier De Frutos, sur une musique de Maurice Ravel (la Valse), qui a fait fuir la moitié de la salle. Un spectacle provocateur, explosif, dérangeant, qui néanmoins mérite du respect, par une maîtrise de la théâtralité mêlée à la danse, même si ça m'a personnellement éloignée de la douce torpeur instaurée par les trois précédents spectacles.


19.11.09

Tapis rouge pour Artazart



Jeudi dernier, Martin Parr est venu dédicacer en personne son dernier livre, Luxe, aux Éditions Textuel, sur fond de cornemuse, champagne et petits fours. Il regroupe ainsi sa dernière série de photo, offrant un regard sur la "haute société", où tout n'est qu'apparence et consommation. L'occasion de repasser chez Artazart, LA librairie de design, graphisme et illustration du quartier.

5.11.09

Dark angel



Lovetune For Vacuum est un recueil de complaintes déchirantes au piano qui nous plonge malgré nous dans des souvenirs ou des pensées intériorisées. S'y mêlent souffrance, nostalgie, peine, portées par la voix profonde et caverneuse, douce et enveloppante d'Anja Plaschg, rappelant parfois Chan Marshall ou encore les voix de Lady & Bird, et quelques sonorités et bruitages à la Cocorosie. Une voix qui cherche à cracher une douleur lancinante, et dont la tristesse qui se dégage est accentuée par un piano toujours plus présent et plus pesant. Soap & Skin nous offre un merveilleux album qui révèle cette jeune fille à l'allure de corbeau noir et d'ange déchu - 19 ans, une talenteuse chanteuse autrichienne.

4.11.09

Rétrospective de Michael Kenna


Une très belle exposition à découvrir à la Bibliothèque Nationale Richelieu dans le 2e, retraçant le travail de l'artiste anglais Michael Kenna depuis ses débuts dans les années 70. La précision de ses clichés noirs & blancs est bluffante. L'exposition "Miniature" prend le parti-pris de ne montrer que des tirages de tailles moyennes, carrés, permettant ainsi de dévoiler plus de deux-cent photographies prises à l' Hasselblad. Il ressort de cette exposition une grande émotion qui laisse le visiteur empli d'admiration et de fascination pour cette œuvre qui s'étend sur cinquante ans.