8.10.13

Chevauchée Nocturne avec un grand N (et un grand C)

Laissez-vous emporter par la musique envoûtante de Night Riders mercredi 09.10 à l'International, "Soleil de minuit et Moonlight Shadows ///// Blue Moon pour Silver Surfers //// Exotic & Cocktaildélique", et (re) découvrir leur troisième EP Sombre Danse.



"Depuis 2010 la bête à quatre têtes ne se laisse apprivoiser, mue, et engendre deux premiers essais a l'atmosphère singulière. Profondément ancré dans une démarche indépendante, Night Riders tisse sa toile, créé son univers conceptuel : noctambule et lunaire où les mots sont simples et la musique dépouillée. Le vide et la retenue ajoutent un sentiment de vigilance, car l'animal peut mordre". Tout est dit.



Le Pop Up Club
Saison 2 - CALYPSO + NIGHT RIDERS + DJ SET MAÏSSA
L'international, 5/7 rue Moret, Paris XIe

http://www.nightriders.fr
https://soundcloud.com/nightridersknightsrideon
https://www.facebook.com/night.riders.1984

Photos © Amélie Pignarre / Artwork @ Night Riders 

29.9.13

Antigone Sr, vertigineux

J'ai découvert samedi soir un artiste hors du commun, le danseur et chorégraphe Trajal Harrell. Avec Antigone Sr. / Twenty Looks or Paris is Burning at The Judson Church (L),  l'expression tirée du film d'Audiard "de battre mon cœur s'est arrêté" a pris ici tout son sens. Et pourtant ce cœur s'est emballé jusqu'à ne plus se contenir, et ce longtemps après le show. Car il s'agit assurément du spectacle qui m'a le plus touché ces dernières années, me submergeant d'émotions terriblement confuses et multiples, me prenant à la gorge au point de pleurer de joie comme de douleur.


Antigone Sr. / Twenty Looks or Paris is Burning at The Judson Church (L), la nouvelle création version (L) de Trajal Harrell présentée ce soir, s'inscrit dans une série de performances de cinq tailles et formats différents - de extra small (XS) à extra large (XL). Elle part d'une interrogation : « Que se serait-il passé si en 1963, si la scène du voguing de Harlem avait rencontré celle de la danse post-moderne à la Judson Church ? ». Le voguing est né dans les quartiers noirs américains à la fin des années 1960 : des performers homosexuels et transgenres se réapproprient les poses des mannequins en couverture de Vogue pour en faire une danse performative des ghettos. (Un sujet d'actualité, soi dit en passant, Paris étant cette semaine en pleine fashion week). Par ce détournement de codes vestimentaires et d'attitudes de mode, Trajal Harrell revisite la tragédie grecque Antigone dans un style underground new-yorkais, pour nous livrer une œuvre avant-gardiste inspirée de la danse post moderne américaine des années 60, mélangeant histoire classique et contemporaine, l'aboutissement d'un travail qui s'étale sur une dizaine d'années. La performance des cinq danseurs (Trajal Harrell, Stephen Thompson, Thibault Lac, Rob Fordeyn, Ondrej Vidlar) est exceptionnelle, et la musique, orchestrée par le sound designer Robin Meier, y occupe une place prédominante (Tori Amos, PJ Harvey, The XX…). 2h30 de performance enflammée jusqu'à atteindre un état de fièvre sans précédent… un spectacle en somme magnifique et bouleversant dont je ne me remettrai jamais tout à fait, et qui restera ancré en moi comme un moment d'exception que j'aurais eu la chance de vivre.


25.9.13

La planète à l'état sauvage


La sublime exposition Génésis, à la Maison Européenne de la Photographie, présente le travail photographique de Sebastião Salgado accompli sur une dizaine d'années à travers le monde pour en révéler sa beauté. L'occasion de découvrir les grands tirages (pas loin de 250) d'une précision incroyable et en noir et blanc du photographe brésilien. J'avais déjà été marquée enfant par son exposition au Centre Georges Pompidou, Les Enfants de l'Exode (alors qu'il était représentant de l'Unicef), que j'ai toujours associée à un morceau de piano que je jouais à l'époque et dont le nom m'échappe aujourd'hui, je le retrouverai demain*… Les images de Salgado transmettent une émotion qui m'est indescriptible, à la limite du plaisir et de la douleur, et font écho à mon féroce désir de voyages et de découverte.
* Edit : "Piano Sonata" No. 14 in C♯ minor "Quasi una fantasia", op. 27, No. 2, de Ludwig van Beethoven




Le projet Génésis, démarré au cœur de l'Argentine, de la Patagonie et de la péninsule Valdés, s'est poursuivi dans les plus beaux endroits de la planète (en Antarctique dans les South Sandwich Islands, au Canada, en Afrique…) pour nous dévoiler la nature à l'état pur et sauvage comme nous n'aurons probablement pas l'occasion de la voir un jour, mais aussi des peuples et des animaux inaccessibles. L'exposition, que je vous recommande fortement, s'articule autour de cinq contrées : Aux confins du Sud, Sanctuaires naturels, Afrique, Terres du Nord, Amazonie et Pantanal. Les séries réalisées entre le Vénézuela et le brésil sont à couper le souffle… et m'ont donné envie d'abandonner de suite mon métier afin de me consacrer aux voyages et à la photographie…

Visible jusqu'au 5 janvier 2014
Maison Européenne de la Photographie, 5/7 rue de Fourcy Paris IVe
http://www.amazonasimages.com/grands-travaux




The Anavilhanas, the name given to around 350 forested islands in Brazil's Rio Negro, form the world's largest inland archipelago. Covering 1,000 sq km of Amazonia, they start 80km north-west of Manaus and stretch some 400km up the Rio Negro as far as Barcelos. Brazil, 2009.



Crossing the Ob river to enter the Arctic Circle, travelling some 50km (31 miles) over ice. The way of life of the Nenets of the Siberian Arctic is inseparable from the reindeer. Every spring, they move enormous herds of reindeer from winter pastures on the Russian mainland, travelling more than 1,000km (620 miles) north to summer pastures in the Arctic Circle. This ritual is so old that it seems unclear whether the Nenets follow the reindeer, or vice versa. The migration starts in mid-March in freezing temperatures and is immediately challenged by the need to cross the frozen Ob river. But the Nenets take this in their stride, bolstered by a regimented work ethic and a robust culture. They survived early Russian colonisation of Siberia and the dark years of the Soviet regime, but are now being exposed to the perils posed by development of oil and gas fields in the far north.




The larger sledges are driven by the women, with as many as 10 sledges forming a long caravan. The men drive smaller sledges since they go faster: it is the men’s job to regroup the herd around the camp each morning and, often with the help of dogs, to keep the reindeer moving in a single direction throughout the day.