Mon groupe du moment, écoute quotidienne depuis un mois, qui m'a accompagné dans mon dernier projet d'illustration d'octobre. Merci Jefferson ;) Une musique étonnamment mature tant musicalement que lyriquement, au vu du jeune âge de ces quatre musiciens londoniens à la vingtaine pas encore atteinte. The XX plaira aux nostalgiques des sons 80s new wave, avec une pointe d'électro. Les arrangements sont discrets, habilement dosés, à la limite parfois de l'accoustique. Cet album est le fruit d'un travail très personnel, porté par les voix suaves de Romy Madley Croft et Oliver Sim, complices depuis toujours, transmettant des textes profonds et purs. Leur look, alternatif et légèrement punk, étonne quant à la douceur des morceaux qui reflètent une certaine réserve et une grande modestie. Une découverte de la rentrée particulièrement atypique, avec un univers à l'image de la pochette de l'album - cd comme vynil, travaillé, marqué, une véritable identité graphique.
À l'occasion de la grande rétrospective sur Fellini à la Cinémathèque de Paris - où l'on peut revoir tous ses films - le Jeu de Paume organise une exposition, "Fellini, La Grande Parade", retraçant le parcours du cinéaste italien selon différentes thématiques. On peut ainsi découvrir ses caricatures, des affiches originales, des magazines d'époque, les photos des tournages de la Dolce Vita, La Strada, La Cité des Femmes ou encore 8 1/2, ainsi que des extraits de films. L'exposition est riche, nous plonge dans une autre époque à travers un univers comme on pourrait le faire pour un personnage comme Tati. Fellini est un maestro, et ça se sent. Dessinateur à ses heures, ses œuvres et carnets de recherches sont également visibles. La scénographie est originale, il est agréable de circuler au milieu des toutes ces images, et sur fond sonore des bandes sons des films. On aurait envie de s'y poser là et d'y flâner toute la soirée… En parallèle on peut voir le travail du jeune artiste Francesco Vezzoli, "À chacun sa vérité", qui s'imprègne du fellinisme pour construire deux de ses œuvres en hommage au mentor, l'une mettant en scène la plantureuse Anita Ekberg, muse du cinéaste, l'autre Eva Mendès. Un beau moment à passer. Le Jeu de Paume édite en collaboration avec Anabet un très beau catalogue de l'exposition, que l'on peut voir ici. Jusqu'au 17 janvier 2010.
Curieux voisins.
Nouvelle rentrée, nouveau lieu, nouvelle exposition. La galerie Wanted a quitté son superbe lieu de la rue Dupetit-thouars pour un espace de 250m2 en plein cœur de Paris, au 23 de la rue du Roi de Sicile (4e). On y retrouve le School Bus de Jérôme Brézillon, mais également de nombreuses nouvelles œuvres. J'ai été personnellement touchée par le travail du photographe Robert Van der Hilst avec ses intérieurs cubains, ou encore du hollandais Aernout Overbeeke, et ses magnifiques portraits de Massaï en Tanzanie, avec des tirages satinés qui mettent en valeur la profondeur de son travail. De son côté Henrike Stahl étonne par le détournement de ses propres photos en intervenant directement à la peinture à l'huile sur ses tirages, apportant une dimension fantastique et surréaliste aux humains qu'il met en scène avec des "masques" d'animaux. Les natures mortes culinaires d'Iris Velghe sont incroyables, la série Black Mirrors d' Emma Wieslander est sombre et poétique, à l'inverse des paysages luxuriants de Malo. Quant aux œuvres de Cédric Delsaux, elles sont empreintes de douceur et de fragilité. Une bien belle exposition dont on ressort enrichi.
Le Cirque Plume est de retour pour ce 9e spectacle, l'Atelier Du Peintre, à l'espace chapiteaux de La Villette. De nouveau poésie, humour et performance des artistes sont au rendez-vous, dans un spectacle rythmé par des scènes représentant chacune un ou plusieurs tableaux, et entre-coupées d'apartés qui manquent néammoins de finesse, mais restent drôles malgré tout. On notera le numéro de roue de Kristina Dniprenko, tout simplement magique qui nous laisse ébahis, celui poétique de Laura Smith et son tramploline faisant voler des pétales de roses, l'épatant Tibo et son jonglage atypique, ou encore la jolie Chelsea O’Brian et son trapèze qui nous emmène doucement vers le ciel. Un spectacle riche en trouvailles, et axé sur la joie et la bonne humeur : les artistes ont créé leur propre personnage et ça se sent. La musique de Robert Miny apporte également beaucoup à l'ensemble. Les photos sont peu représentatives mais révèlent un univers chaleureux et lumineux.
